Le clown Macron à l’œuvre en Afrique au Burkina Faso
En novembre de l’année dernière, Macron s’était illustré en « jouant au dur » (politiquement cela s’entend) face au président d’un pays en voie de développement et une assemblée d’étudiants. C’était au Burkina Faso. Dur en effet, au regard du discours officiel gauchisant qui est celui de la France depuis des décennies lorsqu’il est question de l’Afrique. L’orgueil et la virilité politique de façade dont le président français s’était affublé pour l’occasion contrastait d’ailleurs étonnamment avec la servilité dont il fit preuve face à Netanyahu lors de la commémoration du Vel’ d’hiv.
Au Burkina Faso, Macron joua la carte de l’anti « néo colonialisme » – non sans rappeler tout de même la culpabilité française – et fort habilement, rappela aux burkinabés qu’ils devaient prendre en main leur destin politique et économique. Un discours qui, soit dit en passant, fit le bonheur d’une certaine extrême droite confinée par son affect à un rejet épidermique de tout ce qui touche aux liens existant entre la France et les pays francophones d’Afrique, ou même les départements d’outre mer.
L’escroquerie de la « décolonisation » : quand l’Etat cède la place aux multinationales en Afrique
La décolonisation, une simple façade
Si la conclusion de Macron peut sembler juste dans la mesure où des pays aujourd’hui indépendants devraient résoudre leurs problèmes sans en appeler au trésor français, aujourd’hui bientôt vide, la vaste hypocrisie réside dans le fait que la situation des pays africains est essentiellement le fait d’un système entretenu par des hommes comme le président français ou ses « partenaires ».
Sans entreprendre ici une analyse historique, il importe de souligner que la destruction de l’empire français au cours des vague dites de « décolonisation » ne fut pas motivée par une volonté humaniste, mais par deux éléments majeurs :
- la stratégie soviétique qui au nom de la « liberté des peuples » ou de l’auto détermination soutenait les leader indépendantistes séduits par le marxisme afin d’affaiblir les états coloniaux européens – tout en bâtissant bien sûr de son côté l’URSS.
- Le néo-libéralisme anglo-saxon qui dans le cadre de son objectif mondialiste devait impérativement se débarrasser des présences étatiques en Afrique pour « libérer le marché »
Déloger l’Etat pour imposer la finance transantionale
C’est bien évidemment le second élément qui devait déterminer le sort des pays africains « libérés », et ce jusqu’à aujourd’hui. En ce qui concerne la France, si l’état français fut bel et bien privé de sa présence en Afrique par la conjonction des forces subversives libérales et communistes, ce fut pour mieux permettre aux multinationales de se substituer à lui. L’Afrique francophone est aujourd’hui le terrain de jeu de la finance, des Bouygues, Orange, Bolloré etc. Les présidents comme Macron, de leur côté, assument le rôle d’agent de communication/commercial chargé notamment de maintenir la collaboration avec des roitelets africains, pendant que la situation des peuples se dégrade continuellement, aggravant notamment les flux migratoires en direction de l’Europe.
Bien plus qu’un discours en faveur de l’indépendance des pays africains, Macron se prononça en faveur d’un désengagement de l’Etat français – mais non de la bourgeoisie d’affaire – alors que la Chine et les Etats-unis ont pour leur part bien compris quelle richesse représente l’Afrique en terme de ressources naturelles et de stratégie économique aussi bien que politique
En résumé, le recul de l’état français mêlé aux faux discours sur le « néo colonialisme » vont de pair avec l’emprise des multinationales et l’appauvrissement d’une population déjà minée. Dans de telles conditions, nous pouvons considérer que la crise migratoire actuelle n’est qu’un prologue…
La « décolonisation » en Afrique, une catastrophe pour la France et ses anciens territoires
S’il n’est pas question de réécrire l’histoire il importe cependant de rétablir certains faits historiques, notamment en ce qui concerne le phénomène de décolonisation qui fut en tout point une catastrophe, tant pour la France que pour bien des états qui émergèrent de l’ancien empire.
Rappelons en premier lieu qu’en ce qui concerne l’Algérie, la France ne tomba pas victime d’une défaite militaire contrairement à ce qui est criminellement rabâché par une large partie de l’intelligentsia ; la défaite fut politique et largement imputable au général De Gaulle qui, identitaire moderne avant la lettre, coopéra consciemment ou non avec les intérêts américains et soviétiques au nom d’un racisme fort peu politique. L’abandon des territoires de l’ancien empire n’est pas pour effet de préserver le peuple français : au contraire à l’Algérie française succéda « la France algérienne ».
Deuxièmement, la présence française en Afrique du Nord et subsaharienne eut incontestablement des effets positifs en termes de développement économique. Masochisme oblige, la seule évocation de ces apports positifs par des personnalités de droite telle que Michèle Alliot-Marie ou Nicolas Sarkozy provoqua une levée de boucliers de la part de la bien-pensance gauchisante : ainsi l’alinéa 2 de l’article 4 de la loi de 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des français rapatriés fut abrogé dès 2006…
Dissolution d’empire, l’exemple russe
Cette absence de volonté de puissance et la culpabilisation postcoloniale qui caractérisent la situation critique de la France contrastent fortement avec les choix politiques – et par suite civilisationnels – de la Russie post-soviétique. Suite à la dissolution de l’URSS, la diplomatie russe crée le 8 décembre 1991 la communauté des états indépendants afin de conserver son influence au sein des anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale.
L’un des objectifs majeurs de Moscou fut alors d’empêcher ces pays de sombrer dans le chaos et de devenir des « états faillis » en proie à la guerre civile, et/ou des sanctuaires potentiels pour les organisations terroristes. Ce furent là les prémices du bloc eurasiatique aujourd’hui grandissant et regroupant l’Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan et bien évidemment la Russie au sein de l’union économique eurasiatique. Cette union fut complétée par l’organisation du traité de sécurité collective associant aux membres de l’UEE le Tadjikistan qui connut effectivement une guerre civile entre 1992 et 1997. La Russie s’est par conséquent imposée comme gardienne de la sécurité régionale, possédant des bases militaires au Kazakhstan, au Tadjikistan et au Kirghizistan.
L’ingérence occidentale officiellement motivée par la défense de « droits de l’homme » dans la région a par ailleurs renforcé les liens entre la Russie et les pays d’Asie centrale, y compris l’Ouzbékistan pourtant relativement hostile à toute participation à un bloc politique eurasiatique dont la Russie serait le centre de gravité. Pour autant ce rôle de centre s’est affirmé au fil du temps et Vladimir Poutine déclarait en août 2014 au sujet du Kazakhstan qu’il faisait partie « du monde russe ».
La coopération post-coloniale pour endiguer l’immigration
Le succès du projet eurasiatique se vérifie particulièrement en ce qui concerne les flux migratoires, défi majeur pour l’ensemble des pays européens : la Russie compte ainsi plus de 4 millions de travailleurs immigrés en provenance de l’Ouzbékistan, Kirghizistan et du Tadjikistan qui contribuent par les sommes envoyées dans leur pays d’origine à la stabilité économique de ceux ci, faisant ainsi taire les éventuelles agitations locales. La population russe s’élevant à environ 146 millions d’habitants, l’immigration représente désormais à peine 3 % de la démographie, des chiffres qui contrastent avec le fiasco migratoire dont la France est victime : selon l’INSEE, sur une population française comptant 65,8 millions d’habitants en 2014, 11,6% sont nés à l’étranger, 8,9% sont immigrés et 6,4% sont de nationalité étrangère.
Si l’on considère l’importance de la « France de papier » composé des populations issues de l’immigration et non assimilées, il n’est pas exagéré d’affirmer qu’à l’heure actuelle une personne sur quatre en France n’est pas véritablement « citoyenne ».
En ce qui concerne la politique étrangère française, nous constatons aisément que les anciens territoires de l’empire français sont chaque année un peu plus victime de la pauvreté et du terrorisme, que ce soit en Afrique du Nord ou Sub-Saharienne. Les vagues d’attentats qui ont frappé la France suite à la montée en puissance de Daesh ont démontré à quel point cette situation combinée aux flux migratoires représente une menace de grande ampleur pour l’état français et son peuple.
Renouer avec les territoires de l’ancien empire
Aujourd’hui plus que jamais il est nécessaire pour la France de reprendre pied dans les territoires qui furent les siens jadis afin de rétablir l’ordre et d’empêcher l’installation d’une poudrière impossible à neutraliser, et qui à terme causerait la ruine définitive de notre pays. Pour ce faire, nous ne rappellerons jamais assez à quel point il est crucial de ne pas analyser la politique sous l’angle de l’affect qui caractérise aussi bien les partis de l’establishment – qui oscillent entre masochisme, culte de « l’autre » et providentialisme –que ceux de l’extrême droite qui tendent à s’enfermer dans un racisme populacier et stérilisateur. À l’instar de la Russie il nous faut réagir selon des considérations de géopolitique et de realpolitik, dans une perspective de rétablissement de la diplomatie française et de l’ordre étatique, ce qui implique la mise au pas des intérêts privés – finance et multinationales – au sein des pays de l’ancien empire.
Entre Eurasie et Eurafrique
La construction eurasiatique dont les bases furent posées dès le début des années 90 par la Russie est pour nous un modèle potentiel. Comprenons-nous bien lorsque nous évoquons « l’Eurafrique » : celle-ci constitue à nos yeux un instrument diplomatique dont le socle est la francophonie, ainsi qu’un éventuel bloc économique et politique. En cela la différence avec l’Eurasie est essentielle, dans la mesure où cette dernière représente un ensemble non pas seulement politique et économique mais éminemment civilisationnel, de nature à former à terme un nouvel empire grand-européen s’étendant de Galway à Vladivostok. Le projet eurafricain et francophone constitue ici un complément indispensable pouvant permettre à la France de retrouver sa grandeur diplomatique et sa puissance économique, et de jouer ainsi un rôle moteur ( et non pas celui de simple « province) au sein de cet espace impérial contemporain que nous appelons de nos vœux